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Le
haras d'Etreham
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Situé dans une des plus prestigieuses régions d'élevage au monde, le haras d'Etreham est aujourd'hui le plus important élevage français en terme de chiffre d'affaire réalisé lors des ventes aux enchères de Deauville. En arrivant près de Bayeux, les portes blanches du haras s'ouvrent sur une magnifîque allée privée bordée de hêtres, qui longe les enclos où juments et poulains broutent et font la sieste paisiblement. Le calme règne à Etreham. Les haies parfaitement taillées, des cours bien entretenues, les roses fleuries le long des boxes... seuls quelques hennissements d'étalons réveillent cette quiétude. |
Les 270 hectares d'herbages du domaine répartis sur les communes d'Etreham, de Mosles et de Russy, accueillent plus de 250 pur-sang et 150 bovins. Le haras possède aujourd'hui des installations remarquables : des paddocks individuels pour les étalons, des espaces réservés aux yearlings, une pharmacie, un manège de monte... quarante personnes veillent quotidiennement à la tranquillité des pensionnaires.
![]() Kaldoun |
Actuellement,
environ 90 juments, 70 poulains et 90 yearlings composent le haras. Dix
étalons, des plus renommés, règnent sur le harem à
la suite de Fabulous Dancer, un fils de Northern Dancer. Ce
sont Funambule, fils de Lyphard ; Great
Palm ; Green Tune par Green Dancer et Soundings vient d'entrer
au haras ; Jeune Homme, fils de Nureyev
et donc petit-fils de Northern Dancer ; Septieme
Ciel, un fils de la princesse noire Maximova; le très bel
Australien Baryshnikov; Grape Tree Road; Poliglote,
un brillant fils de Sadler's Wells; Pistolet
Bleu et Kaldoun, la mascotte du haras, dont la production totalise
plus de 53 millions de gains en 1994. Tous perpétuent la tradition
victorieuse d'Etreham.
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C'est au début des années 1900 que le domaine d'Etreham devient une station d'élevage. A cette époque, la propriété appartenait à la famille Foy, déjà célèbre dans le milieu hippique. Situé non loin de la plage du débarquement, le haras est transformé, dans les années 40, en un dépôt de munitions et de carburant. La célèbre jumenterie devient rapidement un vaste champ de bataille...
C'est au lendemain de la grande guerre que le vicomte Sébastien Foy cède ce qui reste du haras à son ami, le comte Hubert de Chambure qui possède déjà à son actif Verso II, gagnant du Prix du Jockey Club et qui devient le premier étalon de la dynastie d'Etreham. A la mort d'Hubert de Chambure en 1953, Nica, petite fille de Cannobie, qui lui avait été offerte par son épouse, avait engendré les premiers grands vainqueurs du haras : le Prix de Diane en 1947 avec Montenica, | ![]() Montenica, par Djebel et Nica. Née en 1944 et élevée au haras d'Etreham, elle remporta le prix de Diane. |
La politique menée par Roland de Chambure, son fils, est agressive : les juments du domaine sont saillies par les plus grands sires internationaux et des étalons comme Lyphard et Luthier pour ne citer que les plus célèbres sont accueillis au haras. L'élevage devient une véritable affaire commerciale et il n'hésite pas à vendre quelques chevaux aux étrangers pour continuer à faire vivre le haras.
Devenu maître en la matière, il décide de créer une jumenterie de haut niveau en s'associant avec le célèbre entraîneur Alec Head. Ensemble, ils fondent la société ALAND, contraction de Alec et Roland, qui domine en peu de temps l'élevage français. Ces deux hommes étaient devenus des experts pour dénicher les perles rares. Ainsi, Riverside mère de Riverqueen ; la merveilleuse Pistol Packer achetée 15 000 $ à Saratoga ; Detroit, seule gagnante de l'Arc à avoir donné naissance à un gagnant de l'Arc, Carnegie ; Three Troïkas, vainqueur également du Prix de l'Arc de Triomphe...
Le nom d'Etreham devient célèbre dans le monde entier.
Mais, en 1988, le comte de Chambure meurt subitement d'une crise cardiaque laissant le domaine à ses quatre enfants qui décident alors de créer une société familiale. Marc, le plus jeune des deux frères, passionné des chevaux et des courses, décide de reprendre le flambeau et de continuer cette affaire au moment où débute la crise économique la plus sévère du milieu hippique.
Marc de Chambure gère parfaitement la destinée du haras. Quatre personnes ont en charge l'activité d'Etreham : Georges Rimaud est responsable des yearlings, Alec Waugh s'occupe des poulinières et des étalons, Christine Le Baron, de la maintenance et Franck Champion, le dernier venu développe la promotion.
![]() Jeune Homme |
En 1994, Etreham atteignait un score jamais atteint : près de 25 millions de francs réalisés par la vente de 54 yearlings avec notamment Phone See qui fut adjugé un peu plus de deux millions pour le compte du Gainsborough Stud Management. |
![]() Great Palm |
Le haras d'Etreham élève également. Des poulains appartenant à d'autres propriétaires célèbres pour leurs victoires : Messieurs Wildenstein et Yoshida, Monsieur Wada.... Le principal des ventes est réalisé à Deauville au mois d'août. Mais le haras est également présent aux ventes de Deauville du mois d'Octobre ainsi qu'à Newmarket.
Désormais, le domaine accueille un sire australien, Baryshnikov, du jamais vu ! Cette nouvelle intéresse déjà tout le monde de l'élevage. "Cette démarche est nécessaire si l'on veut concurrencer les marchés internationaux. Apporter un peu de sang neuf pour permettre à l'élevage français de proposer des produits performants " nous indique Franck Champion.
Pour l'anecdote, ce bel étaIon aura la chance de faire la monte pendant une année entière ! La saison de monte en Australie s'achevant au mois de décembre ...
publié dans le Numéro 24 de la revue EQUUS Les Chevaux - Photos Sophie Attali - Texte: Kevin Jacobi
Contact : vince.leroy@wanadoo.fr
Le Cheval Bleu (NDLR) : ce texte a été réactualisé
en décembre 1997. Il comporte des liens vers les grands étalons
d'Etreham présentés sur le site,
en vue de la saison de monte 1998.
D'autre part, si vous souhaitez en savoir plus sur l'excellent Poliglote, 2ème du Jockey Club de Celtic Swing, cliquez ce lien...