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Le Cheval Bleu Le vainqueur : Général du Pommeau Les étalons fort prometteurs Ganymède et Goetmals Wood
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Tellement glamour
Partants et photos du Prix d'Amérique 2000
De derrière mon chêne liège, j'ai une vue imprenable...
Encore un an! Et le XXIème siecle sera spirituel ou ne sera pas. La planète Terre et le genre humain réhabilités... ou non. Là, on va enfin rigoler.
D'ailleurs, la mise à feu de la Tour Eiffel - notre centre de notre monde à nous - a été stoppée en préparation pour J + 366. Oui, oui, l'an prochain, de source sûre, cela va vraiment décoiffer. Le 31 décembre à minuit, elle enlève le bas.
Les millénaristes n'auront pas besoin de reculer l'horloge interne de leur ignorance. Il leur reste un an encore pour faire voler les voitures.
C'est vrai, cela. Quelle déception, pour l'instant! Aurait-on coupé les ailes de la fantaisie?
REMINGTON CROWN, cette semaine. Photo APRH
Heureusement, les chevaux sont drôles! En fait, plus que cela, ils sont d'une gaieté perverse et se sont rapprochés de nous par jeu, afin de mieux nous caricaturer.
Vingt ans après "Petit Bonhomme", la France a retrouvé son petit cheval, un crack, acheté une nouvelle fois une misère de francs... et pas plus. Un cheval dont personne ne voulait particulièrement et qui quelques années plus tard voit le monde entier se retourner sur lui. Cela, grâce à un homme, Jules Lepennetier, qui réalise avec lui un magnifique travail.
Général du Pommeau! Cela ne vous rappelle rien... Voilà bien un nom à la Idéal du Gazeau! Général du Pommeau, c'est Bourvil et Fernandel. C'est La Grande Vadrouille revisitée.
Et donc, à nouveau,... la fascination française pour les modestes géniaux. Fascination qui cache, en fait, le formidable désir de rédemption de toute une certaine société qui n'en finit pas de prôner l'antiglamour pour oublier les moments où elle a été moche.
La France mondiale - celle qui ... gagne, la France des jaunes, des noirs, des bleus à petits pois, des rouges à gros carreaux, des beurs, des blancs -, la France mondiale exulte. Delirium tremens en quête d'identités. Etat d'hypnose ou hypnotisme d'Etat!
Et du cinéma - flagrant, n'est-ce pas? - aux courses hippiques, le coq pousse son petit cri pathétique! Il a la voix de Joe Dassin et chante l'Amérique, l'Amérique! Le rock'n roll, lui, n'a toujours pas atteint nos rivages. Derrière mon chêne liège se tendent quelques plants de dérision, quelques pousses d'entêtement, ... mais aussi du bleu dans des rêves. Et puis le raisonnement précédent est peut être subjectif ou encore intempestif. L'avez-vous déjà vu courir? Alors, regardez
ce Prix d'Amérique! Venez assister au vol de l'ange. Un moment plus tard, quand la flèche baie rentra aux Balances, les caméras brûlaient. |
Général du Pommeau a regardé tous les films sur Coktail Jet, quand il était yearling. Et désormais, lui aussi sait voler. Son bonnet orange accroché à l'encolure, les oreilles en arrière, le "grand petit cheval", parfois, ne sait plus toucher terre.
Son grand rival, Remington Crown, lui, est très glamour. Un port de tête de Prince, une encolure de rêve, un poitrail de dompteur, des allures distinguées... et même un driver sulfurique. Du talent à revendre, un plamarès de feu... et une immense revanche à prendre sur un départ manqué dans la dernière édition du Prix d'Amérique.
Principale alternative à la domination mondiale de la grande Moni Maker en 1999, il va "venir" avec beaucoup de fraîcheur sur le Prix d'Amérique et le Prix de France, ayant très peu couru dernièrement. Et comme malheureusement, Moni Maker, cardiaque dans la Titan Cup, ne mettra pas son titre en jeu....2000, l'an 1 des "G"! Depuis des mois, tout le monde s'enthousiasme en prédisant pour l'an 2000 l'entrée en fanfare de l'exceptionnelle génération des "G".
GIANT CAT - Le beau chat est prêt à bondir. Photo APRH.
Général du Pommeau, Goetmals Wood, Giant Cat, Ganymède ont tous quatre réalisé une grande année 1999... après avoir jonglé avec les programmes depuis leurs débuts et notamment évité les grands internationaux de l'hiver, l'an passé.
Et pour la première fois depuis bien longtemps, les meilleurs font carrière. Les "G"! Génération à la fois miracle et miraculée. Toujours là à six ans! Une exception ou bien l' acquisition de tous les nouveaux paramètres en vigueur désormais : recherche - suicidaire? - de la précocité et du profit à court terme pour certains, programmes démentiels, niveau de plus en plus élevé, changements dans les habitudes d'entraînement avec le développement de l'interval-training, piste de Vincennes ultra-rapide, obligation d'éviter de délicats rendements de distance, ... obligation de perdre des courses pour espérer remporter les grands objectifs, disparition de la fameuse position Ourasi devenue place du mort, impossibilité de tourner Joinville en quatrième épaisseur - même les du Vivier ne le font plus -? ... etc... Quand les excès du trot, soudain, rejoignent ceux du plat!Survivants et toujours impétueux, grâce à l'intelligence de leurs entourages, les "G" sont les premiers depuis dix ans à connaître pareille aventure. L'hécatombe avait commencé avec Sancho Pança. Grâce vous sera faite de l'énumération. Elle est édifiante et terrifiante. La génération la plus préservée ayant été celle des "C" avec Coktail Jet, Capitole, toutefois arrêtés en pleine gloire, et Cygnus d'Odyssée.
Actuellement, Dream With Me, Fleuron Perrine, Gai Brillant, Golf du Pommeau, Grande Marée, Gavroche Perrine, ... sur la touche, doivent trouver la déclaration suivante : " de toutes les façons, le trotteur, c'est du solide, c'est du rustique!" quelque peu cavalière.
Sous haute surveillance, les "G" font d'ailleurs déjà peur, la vieille garde s'est retirée au haras, elle ne courra plus! Merci notamment à l'esthète Défi d'Aunou pour tous ces moments de grâce!
VARENNE. Photo APRH
Venant d'Italie où il a dominé Moni Maker dans le Grand Prix des Nations, Varenne est un champion invaincu en 1999, mais il n'a que cinq ans. Puisse-t'il se sortir de l'enfer comme Idéal du Gazeau et non pas y laisser son âme comme quasiment tous les autres!
Après les merveilles Queen L, Ina Scot et Lovely Godiva, Fridhems Ambra est-elle vraiment la nouvelle reine du Trot suèdois? Justement, les Scandinaves nous ont habitués à plus de glamour.L'infirmerie et les haras étant pleins, les seconds couteaux seront nombreux à table. Réunis à leur premier banquet, Draga, de plus en plus étonnante, Elivagar, Edu's Speedy, Nevele Cero O, Fiesta d'Anjou et les meilleurs du Cornulier, peut être Grace Ducal, First de Retz et la stakhanoviste géniale Holly du Locton. Déjà à 15 jours de la course, on peut raisonnablement se demander qui portera les numéros de 1 à 6. Et dans 10 ans, si l'on continue comme cela, il faudra accueillir avec déférence les roturiers des sextets + qui viendront avec leurs béquilles compléter le champ de Prix d'Amérique déshérités, vidés de leur substantifique moelle, exsangues de toute poésie glorieuse.
Dans la série, si ma tante en avait...
Si Giesolo de Lou en avait, il pourrait courir.
Beau vainqueur du Grand Circuit Européen, le plus célèbre hongre du monde se repose, faute de pouvoir participer. Au nom de la sélection.Dans le trot, même les cuirassés ne peuvent plus faire carrière. Le court terme balaie tout. Puissent les affairistes enfin sortir du bac à sable. C'est le mal du ... Puisse le nouveau millénaire débuter sur de nouvelles... Oh! Et puis à quoi, bon! Ou plutôt si! Pourquoi ne pas proposer pour le premier Prix d'Amérique du prochain siècle, l'accréditation d'un génial cheval castré, Giesolo de Lou? Au nom de la tolérance! Au nom de la différence! Au nom du panache et du... glamour!
Vincent Le Roy
Publié dans le numéro 40 de la revue Equus Les Chevaux - Photos APRH